A la Galerie Juvénal
Du samedi 15 mars au dimanche 27 avril 2025
Vernissage le vendredi 14 mars 2025 à 18h30
Jeune artiste polyvalent originaire du Borinage, dont le travail s’est vu reconnu, célébré et primé à plus d’une reprise ces derniers temps, Rémy Hans ancre son travail dans la mémoire des lieux et la transformation du paysage par le temps. Inspiré par les vestiges industriels et la nature en perpétuelle résilience, il compose des œuvres qui interrogent la coexistence de l’humain et de son environnement, le rapport mouvant entre l’idée (ou l’intention) et le sensible. Ses dessins, souvent effectués au graphite bleu ou noir avec une précision minutieuse, dépeignent des paysages silencieux, tissés d’absence, où la nature reprend peu à peu ses droits sur les structures négligées, les artefacts à l’abandon. L’attention au détail et au jeu des lumières, par l’usage du blanc et de l’estompage, se complète souvent ainsi, dans ses compositions, d’une poésie diffuse et mélancolique…
L’artiste ne se limite pas au dessin : ses sculptures traduisent en volume ces mêmes questionnements. Il modèle en plâtre des fragments de matières architecturales ou grave des motifs sur des poutres métalliques, symbolisant tantôt la résistance et la transformation, tantôt l’usure, l’érosion. Ses installations jouent sur la fragilité et l’instabilité, quand des ramifications en terre crue plongées dans l’eau se dissolvent lentement, illustrant le cycle perpétuel de la nature et la disparition des traces humaines ; ou quand, comme ici, il allie des éléments de nature et de culture, pour renvoyer l’horizontalité à la verticalité : la conquête du ciel, dans le jeu de Marelle (très ancien, issu de l’Antiquité), s’envisage alors dans l’évitement adroit des branchages en porcelaine. Ailleurs, le support papier se lit par transparence et superpose deux langages, rallie deux temporalités. Et dans Memories, une série de huit dessins d’arbres sur plâtre, en se diluant dans l’aléatoire, questionne notre relation à l’image (confiance ou labilité, illusoire pérennité).
L’univers plastique de Rémy Hans repose sur cette tension entre construction et ruine, entre présence et absence. Témoins ténus mais tenaces d’un passé que l’on devine ou qui annonce un avenir incertain — peut-être, pour qui voudrait lire plus loin encore entre les branches, celui de la culture tout entière et de son fragile patrimoine. Dans ses compositions, le vide peut occuper une place essentielle, non tant comme absence, que comme espace de réflexion, de projection et d’interprétation. Cette manière d’envisager le monde semble parfois hésiter entre réalité et songe, tout comme elle navigue entre inquiétude et contemplation.
Architecte modeste et subtil d’un univers suspendu entre deux états, où la nature et l’humain se confrontent et se recomposent sans cesse, Rémy Hans nous invite à réfléchir sur la trace que nous laissons et la manière dont le monde, inlassablement, se reconstruit au départ de ses propres ruines — ou ne peut s’empêcher d’y puiser dans la tentation (ou la tentative) de tout découdre, de liquider, d’en finir…
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