Du samedi 29 juin au dimanche 25 août 2024 à la Galerie Juvénal
Vernissage le samedi 29 juin 2024 à 18h30 – Proclamation des Lauréats à 19h
Tous les trois ans, le Prix de la Fondation Bolly-Charlier offre à la ville de Huy la possibilité de prendre le pouls de la création actuelle en arts plastiques: un coup de sonde révélateur et l’occasion de découvertes toujours surprenantes, diversifiées, enrichissantes. Les propositions des six artistes retenus cette année — parmi plusieurs dizaines de dossiers reçus — en témoignent.
Il est question, dans le travail de Manon Bouvry (jeune artiste déjà remarquée lors du Prix du Hainaut 2021) de contemplation, d’introspection et de communion. Le choix de matériaux simples et d’un langage monochrome (fusain ou graphite, sur papier ou sur bois) lui permet de garder avec la nature un contact immédiat, sensitif, disponible à l’émerveillement de ce qui se donne à entendre et à voir, et dont la traduction mystérieuse emmène aux lisières du réel et de la fiction…
Peintre et vidéaste, Léonard Garcia Lelièvre questionne la représentation du paysage, dans une approche qui joue avec les codes de l’abstraction, lorgne à l’occasion du côté du savoir encyclopédique, mais se teinte aussi d’une touche d’expressionnisme. Proche du mouvement du Nature Writing, cet amoureux du monde naturel et aquatique tâte également du langage digital, même s’il laisse toujours le dernier mot à la touche picturale…
La chasse occupe, dans le travail secouant et polymorphe (volontiers sous forme d’installation) d’Anne Kiesecoms, une place centrale. Chasse à l’art ou à l’homme, à soi-même ou à la sous-couche du vrai. Elle cite volontiers Louise Bourgeois, empoigne le drame familial à bras-le-corps, de façon tantôt rageuse et obsessionnelle, tantôt plus aérienne, auto-ironique ou distancée : par la poésie des formes ou l’énigme des symboles aussi, l’on peut régler ses comptes…
Flamand d’origine, touche-à-tout inclassable, Hugo Meert enseigne, pratique la conception d’objets utilitaires plutôt inutiles, détourne les codes et subvertit les usages quotidiens, installe entre les choses et les signes des perturbations grinçantes et drôles. Technicien aguerri, il se voit lui-même comme un plasticien resté, à sa manière, fidèle aux techniques relevant des arts appliqués… mais aussi, à bien y regarder, impliqués ou inexplicables !
Le profil et la démarche de Charlotte Pierson peuvent apparaître, par contraste, plus lisibles et unaires : il s’agit de photographie documentaire, chronique de longue haleine du quotidien de Charles et quelques autres, vieux agriculteurs ardennais sous les traits desquels se dessinent, de par la profondeur et l’intensité du regard, des problématiques, des récits de vie plus universels, « élargis à d’autres fermes, d’autres lieux, d’autres solitudes ». Et à une vraie question de société, aussi ; de rapport à la terre.
L’œuvre en construction de Raphaël Meng Wu, jeune artiste également, dévide une petite mélodie ténue et tenace, un sens du vide et des espaces qui semble emprunter à plusieurs registres, plusieurs cultures. Mais derrière l’apparente sincérité, presque naïve, de certains thèmes et de certaines factures, s’instillent puis s’imposent — sans narcissisme aucun — une personnalité sensible et tourmentée ; et aussi, transposés ou dissimulés, des enjeux délicats voire déchirants, liés à la liberté d’expression entre un pays et l’autre, au respect des minorités et des ambiguïtés, aux « arrangements » ou aux silences imposés par des pouvoirs obtus.
L’exposition collective est ouverte au public, libre d’élire son coup de cœur (doté d’un soutien de 500 euros) tandis qu’un jury d’experts et de professionnels aura, dès le jour du vernissage, décidé des lauréats de cette édition 2024 — à laquelle nous vous invitons avec plaisir, nombreux et curieux.
LES PRIX
1er prix : 3000 €
Mention : 1000 €
Mention : 1000 €
Prix du public : 500 €