Du samedi 26 juin au dimanche 22 août 2021 à la Galerie Juvénal
Vernissage le vendredi 25 juin 2021
Créée en 1979, la Fondation Bolly-Charlier défend en priorité les artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tous les trois ans, son Prix (d’une valeur cumulée de 5500 euros) récompense et invite à découvrir un art exigeant mais diversifié, toujours accessible. Des œuvres qui témoignent de multiples formes d’engagement vis-à-vis du monde, de questions liées tantôt à l’art lui-même, tantôt à l’actualité et à la vie publique, tantôt à l’intimité ou à l’intériorité. Ou comment des artistes interrogent l’art et l’air de ce temps, si particulier, que nous vivons…
Les propositions de cette édition ont été riches, variées ; et l’appel lancé a suscité des retours nombreux et de qualité. Un jury composé de personnalités venues d’horizons divers (Pauline de la Boulaye, Benoît Félix, Philippe Luyten, Hélène Martiat, Toma Muteba Luntumbue, Frédéric Pâques) déterminera fin juin les lauréats, parmi les sept exposants retenus par le comité de programmation, réuni en pré-jury. Il s’agit de Cathy Alvarez, artiste pluridisciplinaire née en 1978, qui produit notamment, ou utilise, ou détourne, des images photographiques : découpant, recousant, expérimentant de nouveaux supports ou de nouvelles mises en contexte… Tatiana Bohm, pour sa part, expérimente divers médias (sculpture, dessin, installation, vidéo ou photographie), révélant, au croisement des matériaux et des techniques, des images nouvelles, critiques, mentales, polémiques, en prise sur la “sauvagerie du monde”… La série “Yugen” (nom japonais sans réel équivalent français) de Jean-Marc Chapa lance des ponts entre cultures, entre univers visuels, entre peinture et photographie : jouant de l’altération chimique, fouillant jusqu’à l’abstrait dans la matière, la dégradation des archives ou des souvenirs personnels. Née en 1988, Céline Cuvelier vit à Bruxelles ; son travail aborde le chaos du monde, au contact de groupes marginalisés (prisons, camps de migrants, univers psychiatrique), tout en menant une réflexion visuelle critique sur l’usage des médias. Muraliste sans murs, symboliste sans thèse, Laurent Impeduglia poursuit de dessin en dessin son exploration sombre et joyeuse, foisonnante et iconoclaste, de nos imaginaires anachroniques ou de notre actualité sociale. Née en 1978, Sofhie Mavroudis décline de façon poétique, politique ou symbolique la figure de la relique, en lien notamment avec les crises migratoires, confiant rechercher “le moment où l’œuvre questionne, interpelle celui qui la regarde, et le met en relation avec sa propre existence”. Athanasia Vidali, enfin, d’origine grecque elle aussi, doctorante à l’Université de Liège, poursuit — le plus souvent au crayon — une recherche très personnelle et minutieuse sur la peau, le paysage, l’animalité affleurante…
Proposées dans la galerie Juvénal, la sélection, et l’exposition qui en découle, offrent une approche appréciable de la création actuelle, faisant la part belle aux installations et à une création qui a à cœur de partager son questionnement sur le monde, visible et sensible, avec le spectateur.
Les artistes : Cathy Alvarez, Tatiana Bohm, Jean-Marc Chapa, Céline Cuvelier, Laurent Impeduglia, Sofhie Mavroudis, Athanasia Vidali.